L'Histoire

Prairial ne date pas d’hier. Il s’agit de l’une des premières coopératives Bio de France, créée en 1971 qui deviendra une SCOP en 2013 pour mieux se réinventer. Une aventure humaine de plus de 50 ans qui suit l’évolution du Bio et les péripéties de l’actualité. Laissez nous vous compter son histoire…

1971 – 1973 Émergence d’une entreprise pionnière

1971 – LA CRÉATION
Création de Prairial à l’initiative de coopérateurs militants, Cours Vitton, Lyon. Prairial s’affirme d’emblée comme une entreprise originale :


 – Par sa forme : une société coopérative de consommation anonyme à capital variable régie par les lois du 7 mai 1917, du 10 septembre 1947, du 24 juillet 1966 (puis, récemment, celle de mai 2001 dite de « Nouvelle Régulation Economique ».)
 – Par son fonctionnement : une coopérative où les coopérateurs sont à la fois propriétaires des biens, gestionnaires des moyens de production et employés bénévoles.
 – Par ses buts : une entreprise coopérative de distribution de biens et services promouvant les produits naturels et biologiques et les services, notamment dans les domaines de l’alimentation, de l’hygiène, des soins, de l’économie solidaire.
 – Par son éthique de démocratie, de solidarité et d’écologie qui la sous-tend. Prairial apparaît comme une gageure à l’heure où la grande distribution s’empare du marché de l’épicerie.


DE 1973 À 1990 LE QUARTIER DU DAUPHINE
Déménagement du Cours Vitton pour la rue du Dauphiné (Lyon 3ème) en 1973.

1973-1990 La coop grandit rue du Dauphiné

Prairial s’intègre à la vie du quartier Dauphiné et gagne une clientèle de proximité sensible à l’offre de ce magasin ; des produits de qualité, surtout biologiques, et une belle offre de vrac pour en atténuer le coût et préserver l’environnement. Et en plus, un lieu où l’on discute, échange, et participe aux tâches.
Elle s’ancre dans les réseaux militants (antinucléaire, écologiste, pacifiste) , et s’ouvre aussi à de nouveaux coopérateurs. Il devient nécessaire, face à cette augmentation de l’activité marchande et militante, de faire appel à des salariés.

De 1990 à 2003 Se réinventer à Vaulx en velin

DE 1989 À 1990

Les travaux de rénovation du quartier Dauphiné impliquent la démolition des locaux et habitations existants. Malgré son projet d’habitat collectif et coopératif, Prairial est contrainte de déménager (prime d’éviction sur 10 ans).

 

DE 1990 À 1994

En août 1990 la Coopérative s’installe dans un local à Vaulx-En-Velin, rue des Droits de l’Homme. Après une longue période de réfection du local assurée par les fortes motivations et participation des coopérateurs, la reprise de l’activité est difficile.

DE 2001 À 2003 Avis de tempête

Le CA se révèle peu impliqué dans la dynamique et l’éthique de la coopérative. La dynamique entre CA, coopérateurs et salariés est rompue. Les coopérateurs s’éloignent. Et le déficit financier s’accumule. Prairial connaît ainsi un état de crise dont le paroxysme est atteint lors de l’assemblée générale de septembre 2003 où la dérive économique et politique des dirigeants est mise en évidence. L’imminence d’un projet d’intégration de Prairial au réseau Biocoop mobilise les coopérateurs. Un référendum est programmé sur ce point. Le résultat : oui à l’indépendance, non à l’affiliation au réseau Biocoop met un terme au plan de braderie de la Coopérative et aux agissements de ses initiateurs.

De 2004 à 2013 La coop face à la démocratisation du Bio

JANVIER 2004
Prairial se donne un objectif : être la coopérative du bien vivre et bien vivre la coopérative.
Prairial ressort de cet épisode mouvementé forte d’un nouvel élan coopératif dont l’enthousiasme faiblira toutefois au fil des mois. L’énergie alors développée impulse une progression tangible de la Société, tant marchande que relationnelle et financière.
Le nombre de salariés atteint le chiffre de 5 et tous travaillent en contrat indéterminé, à plein temps et comme coopérateurs.

DE 2004 À 2006
Prairial affirme ses orientations
 – Le « bio » pour tous : volonté de pratiquer des prix de vente accessibles à tous (par le maintien du vrac, une bonne gestion des stocks et des relations directes avec les fournisseurs).
 – La défense du bio : presque la totalité des produits alimentaires sont de qualité biologique (99,5%).
 – Le respect de l’écologie : choix de circuits commerciaux courts, souci d’économie d’énergie, de choix de matériaux non polluants, refus des OGM, vente en vrac.
 – Une pratique de la solidarité sociale : par l’économie solidaire, par la politique salariale, par la préférence donnée aux petits producteurs afin de favoriser la paysannerie régionale, de tisser des liens entre producteurs et consommateurs.
Renforcement du fonctionnement démocratique avec :
 – La création d’un comité de présidence assistant la présidente du CA.
 – La mise en fonction d’un comité de direction
 – L’entrée de deux salariés au CA

DEPUIS 2006
Prairial se retrouve confrontée à une nouvelle concurrence : la démocratisation du Bio. En soi, c’était ce que nous souhaitions… mais nous n’avions pas vu arriver la dérive : le Bio n’est plus forcément écologique !!! Le bio est présent partout car il représente un marché… des parts de marché juteuses. Les grandes enseignes qui ont porté le Bio se transforment pour se calquer sur le modèle des grandes surfaces (centrale d’achat, pression tarifaires sur les producteurs, partenariat avec des producteurs capables de fournir de grosses quantités).

Face à cette nouvelle mode bio, nous cherchons à faire ressortir nos valeurs, à nous différencier. Pour cela, par exemple, nous travaillons avec de petits et très petits producteurs qui font des produits de qualité. Nous avons pour projet de nous rapprocher des AMAP avec qui nous avons comme valeurs communes : la consom’action et le désir de travailler en direct avec les producteurs.

DE 2009 À 2013
La situation de Prairial face à la concurrence et par rapport à son emplacement pour le moins original l’a conduit à perdre chaque année plus de chiffre d’affaire. Les coopérateurs sont de moins en moins présents et peu de volontaires souhaitent intégrer un CA qui a du mal à lancer de nouveaux projets pour faire connaître la coopérative.
En 2013, suite à un audit de l’Union Régionale des Scops et de GRAP (Groupement Régional Alimentaire de Proximité), une solution de reprise a pu être mise en place avec la liquidation de la SAS Coopérative Prairial pour la création de la Scop Prairial II.

De 2013 à aujourd’hui : Prairial devient une SCOP

Deux co-gérant : Nicolas Hazotte et Marie Michel transforment la coop Prairial en SCOP Prairial 2. Il n’y a plus de coopérateurs mais la possibilité de participer au financement par l’achat de titre participatif (prêt à long terme de particulier à une entreprise).


2016 : changement d’équipe. Les deux co-gérants s’en vont vers de nouvelles aventures et une nouvelle équipe de 4 à 5 personnes reprend le magasin. Véronique Charvin est élue gérante pour un mandat de 3 ans, reconduit jusqu’à aujourd’hui.